Festival BACH de lausanne
Baroque Academy

Notule du concert 8

Lorsqu’il quitte la principauté de Weimar pour la petite cour calviniste de Köthen, Bach, tout en y étant chargé de signer des cantates d’hommage ou de réjouissance, ne va plus pouvoir en écrire à la gloire de Dieu, les offices religieux ne comportant quasiment pas de musique. Par bonheur, à Köthen le prince Leopold, qui devait mourir du choléra à l’âge de 33 ans, aime la musique d’un amour authentique. Bach dira de lui qu’il était «un gracieux souverain qui non seulement aimait la musique, mais la connaissait». En effet, il joue du clavecin, du violon, de la viole de gambe, et dispose d’une belle voix de basse. Il a terminé son éducation en effectuant son Grand Tour d’Europe qui l’a conduit aux Pays-Bas, en Angleterre, en France et bien sûr en Italie où, comme Haendel quelques années plus tôt, il a succombé au lyrisme de la Péninsule. Bien décidé de faire de sa cour un haut lieu de culture, c’est en 1717 qu’il engage Bach (32 ans à peine) en qualité de Kappelmeister et Director musices (directeur de la musique de chambre). Témoin de la parfaite entente entre eux deux, Johann Sebastian composera pour l’anniversaire du prince musicien la Cantate Durchlauchster Leopold (Très éminent Leopold). Dans ses mémoires, Carl Philipp Emanuel écrira que les six années passées à Köthen auront sans doute été les plus heureuses de la vie de son père, bien que Bach ait eu la douleur de perdre sa première épouse, Maria Barbara. Six années durant lesquelles Bach, jusqu’à son départ pour Leipzig en 1723, va écrire la plus grande partie de la musique instrumentale que nous lui connaissons, notamment les Sonates et Partitas pour violon, l’un de ses instruments favoris.

Daniel Robellaz