Tout un concert placé sous le signe du lyrisme baroque, flamboyant, voire pyrotechnique, empreint également d’une grande tendresse et d’une sensualité infiniment goûteuse. De Vivaldi, Orlando furioso est créé au Teatro Sant’Angelo de Venise, dont le Prete rosso était le directeur ; de Haendel alors à Londres, Ariodante voit le jour au théâtre de Covent Garden, et Orlando, considéré comme l’un des sommets de l’art lyrique haendelien, au King’s Theater. Agostino Steffani naît en Vénétie et fait ses études à la chapelle de la basilique San Marco à Venise, puis à Munich avec Johann Kaspar Kerll, élève de Carissimi et de Frescobaldi. Dès la vingtième année, il vit à Munich, puis à Hanovre, se partageant entre son activité musicale et le métier de diplomate (en 1708, il fut l’intermédiaire de l’Empereur et du Pape). Prêtre, par la suite nommé évêque, il laisse 20 opéras et son influence sur l’Allemagne et Haendel, qu’il avait connu jeune à Rome, ne fait aucun doute. Le Napolitain Nicola Antonio Giacinto Porpora débute comme compositeur d’opéras, mais on lui doit aussi des pièces instrumentales de haut niveau stylistique. Il est tour à tour au service du prince Philippe de Hesse à Darmstadt, de l’ambassadeur du Portugal à Naples ; professeur à l’Ospedale degli Incurabili à Venise, on le retrouve à Londres, à Vienne où il compte Haydn parmi ses élèves, puis à Dresde où il dirige la chapelle de la cour. Pédagogue très recherché, il a pour élèves quelques-uns des plus grands chanteurs du XVIII^e siècle, tels les castrats Farinelli et Caffarelli et le soprano Regina Mingotti.

Daniel Robellaz