La tradition veut que Scarlatti ait été l’élève de Carissimi à Rome, où il s’était rendu très jeune. Né à Palerme, mort à Naples, Alessandro est le père de Domenico (et de neuf autres enfants). Il commence sa carrière à 29 ans avec son premier opéra, Gli Equivoci nel sembiante. Activité prodigieuse, incessante. Après avoir été au service de Christine de Savoie, il s’établit à Naples comme maître de la Chapelle Royale. Il se rend ensuite à Florence avec son fils Domenico, dont le talent était déjà plus que prometteur. Il espérait entrer au service du grand-duc Ferdinand III de Médicis, mais n’ayant rien obtenu de bien concret, il va à Rome où il sera vice-maître de chapelle à Sainte-Marie Majeure, admis à 36 ans parmi les membres de l’Accademia dell’Arcadia, fondée par des poètes issus de l’entourage de la reine Christine de Suède. Après quelques voyages à Venise et Urbino, il retourne à Naples en 1708 (il a 38 ans) en qualité de maître de chapelle. Nouveau passage à Rome, puis il s’établit définitivement à Naples en 1721, où, écarté par les nouveaux courants musicaux en vogue, il délaisse la composition malgré tout le prestige dont il jouissait. Considéré comme le plus éminent représentant de l’école napolitaine (au total, il passe à Naples 18 longues années), Scarlatti domine l’opéra (65 opéras) et la cantate de chambre (601 de sa plume), cantates qui vont influencer Bach et Haendel, tout en laissant une trace profonde dans la musique sacrée et instrumentale. Il nous lègue un langage noble, souvent virtuose, toujours d’une grande élégance.
Daniel Robellaz